Le domaine de Kerampuilh :

Le château de Kerampuilh fut la propriété de la famille de Saisy. Cette lignée de châtelains fit d’abord édifier un premier manoir à 400 m au sud-ouest du château actuel, et qui fut habité au 16ème siècle par le Procureur à la cour de Carhaix, puis par Gilles de Kerampuilh, chanoine de la collégiale de Saint-Trémeur. Il ne reste aujourd’hui plus rien de cette première construction.

Le second château est construit en 1760 par Charles-Robert de Saisy, seigneur comte de Kerampuilh et conseiller au Parlement de Bretagne. De plain régulier, présentant une façade ouest de 40 m de long et de deux ailes légèrement saillantes, cette demeure comprend deux étages et le toit est animé par une série de lucarnes. Un tel agencement des espaces évoque le type de demeures parlementaires bretonnes, symboles visibles de la richesse d’une élite provinciale. L’édifice s’étend sur 870 m2 environ et le domaine compte une trentaine d’hectares de terre et des communs. Ces derniers – des écuries, une grange, un logement, ainsi qu’une petite chapelle – furent bâtis dans un même temps. Resté propriété de cette même famille jusqu’à la Révolution, l’édifice fut confisqué en raison de la fidélité des Kerampuilh au roi de France, avant d’être vendu comme bien national. Sous la Restauration, il est restitué à la famille qui retrouve une partie de ses prérogatives et de ses biens.

Mis en vente en 1833, le domaine est racheté par Emmanuel Joseph, compte de Kerampuilh. Ne souhaitant sans doute pas voir le château sortir de la famille, ce dernier restaure l’édifice et encourage le développement de l’agriculture sur ses terres. Hasard ou continuité de l’histoire ? Il organise ainsi une fête des « cinq cents charrues » pour défricher les landes.

La famille de Kerampuilh cède le château en 1939, sous réserve qu’il serve d’hospice. Ce fut le cas pendant plusieurs années, sous la direction de religieuses. Au gré de son histoire et de ses transformations, le bâtiment a subi un vaste remaniement et perdu tous ses intérieurs, y compris son vaste escalier de bois à double révolution avec balustres et portes.

Inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques en 1965 pour sa façade et ses toitures, le château est ensuite acquis par la ville de Carhaix en 1999, puis revendu en 2010 pour un montant de 1,5 millions d’euros à la Région qui oeuvre aujourd’hui pour lui redonner vie.